Peau d'ekwos, paléopoème
Ekwos est le nom de ce cheval vieux comme le monde. Sur la terre qui a son age, il souffle et court, use son corps et c'est ce que le poète raconte, c'est pourquoi on entend les mots au lieu de sentir l'effort et l'énergie, la peau et la douceur de ses naseaux.
Peau d'Ekwos
Tournant le dos au Sud il gronde et on entend
La diversité des fleurs le fleuve l’eau câline
Même quand il en croque il joue avec la truite
fraternité de l’eau et des bois
de loin le cheval hennit et s’enfonce
profondément dans la hauteur
L’ours s’emballe il hume le nord
les glaces ferment
du seul lieu encore indemne
en soi roulent les congères
Brun des pattes
ouvre le sentier
plonge dans l’eau
rit des froids
griffe des troncs
La transamazonienne
des coups de pelles
et des répressions virales
le rideau est tiré sur le rêve
le rêve de la forêt des fleurs et des hommes jaguar
des pierres précieuses sur les visages
où les hauteurs des gouffres
végétaux animaux
et l’esprit vague
Grand vide dans les silences
araignée
tes pattes attrapent le vide
l’eau débat
Sans clameur une ligne effleure le monde et s’en va
Une fleur avale sa tige
feuilles
l’innocence nervurée
saisit la terre
(...)
Paléofolia
Mais l’ours
Sa tanière en contrebas
buté ronfle des ormes aux ruches
Les douves
Sur le museau
il vit le ciel [vicié]
et cru au coupe-gorge
Mésanges ibis cendrés nightingale
ou rouge-gorge